Victoire. Après le bras de fer entre les syndicats et le gouvernement, qui menaçait d’une ponction par l’État des excédents de l’Agirc-Arrco pour financer la revalorisation des petites pensions liée à sa réforme, l’exécutif renonce. Le 24 octobre, et alors que l’examen du PLFSS vient de démarrer à l’Assemblée, Matignon a annoncé que ne serait pas présenté un amendement visant à saisir 1,2 milliard d’euros sur la caisse de régime complémentaire. Vive satisfaction pour FO, qui était montée au front pour dénoncer cette tentative de rapt par l’État des cotisations des salariés. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, l’avait maintes fois réaffirmé en octobre : les 1,2 milliard d’euros d’excédents de l’Agirc-Arrco en 2026, dégagés selon lui par la réforme des retraites, devaient participer au financement d’un régime de solidarité. Il en allait de l’équilibre des comptes. Il n’en sera rien, finalement. Face à cette menace, les interlocuteurs sociaux ont bien pris soin de réaffirmer la gestion paritaire et autonome dans l’accord de l’Agirc-Arrco du 5 octobre. Le texte précise en outre que les ressources du régime ne doivent être mobilisées que pour financer les prestations dont il assure le service à ses affiliés. Une façon de protéger le régime des griffes de l’État. Il n’était pas question de mettre quoi que ce soit des caisses de l’Agirc-Arrco pour équilibrer le régime général, souligne Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO chargé des retraites…
25 octobre 2023
Ariane DUPRÉ
Journaliste à l’InFO militante