Les bons résultats du régime complémentaires ont tout à voir avec les efforts des travailleurs rappelle FO. Alors que l’Agirc-Arrco, géré paritairement, tiendra le 6 octobre un Conseil d’administration devant se prononcer sur les prochaines revalorisations (en novembre), patronat et syndicats auront d’ici là à fixer les nouvelles règles de l’accord national interprofessionnel 2023-2026. FO milite pour une hausse des pensions, une augmentation de la valeur du point et la suppression du coefficient de minoration, le tristement célèbre bonus/malus.
Les interlocuteurs sociaux (patronat et syndicats) qui gèrent l’Agirc-Arrco, régime complémentaire des salariés du privé qui concerne plus de 13 millions de retraités, se réuniront peut-être fin juin… Plus probablement ce rendez-vous aura lieu en septembre et suivi d’autres, cela dans un agenda resserré. Car patronat et syndicats devront aboutir à une prise de décisions sur les règles 2023-2026 du régime paritaire avant le 6 octobre, date de la réunion du conseil d’administration qui devra se prononcer sur le niveau de la revalorisation, en novembre, des retraites complémentaires.
Sachant que l’accord cadre de 2019 prend fin à l’automne, Il faut donc un accord national interprofessionnel indique Michel Beaugas, secrétaire confédéral au secteur de l’Emploi et des retraites, regrettant que sa négociation se tienne encore dans un timing accéléré alors qu’il faudrait regarder les choses sur le fond.
Alors que l’exécutif s’est entêté à imposer une réforme des retraites qui impacte les travailleurs par un recul de l’âge de départ et l’accélération du calendrier Touraine, que par ailleurs le pouvoir d’achat des pensions est en berne (un recul de 7,6% en six ans) —situation exacerbée par une inflation toujours forte—, la question de l’utilisation des fonds de l’Agirc-Arrco, se pose. Le régime affiche un résultat de 5,1 milliards d’euros en 2022 (2,6 milliards en 2021) et détient toujours une réserve de 68 milliards d’euros (ce qui répond amplement à la règle du régime devant toujours disposer de la capacité de six mois de versement de pensions).
Sa bonne santé -qui pourrait encore être boostée par l’application des mesures d’âge de la réforme des retraites- provient de l’augmentation de la masse salariale mais aussi et surtout des efforts des salariés, rappelle Michel Beaugas.
Revalorisation des pensions, hausse de la valeur du point et fin du bonus/malus
FO qui plus largement milite pour une indexation des pensions sur les salaires, demande une revalorisation des pensions complémentaires (après une hausse de 5,12% au 1er novembre 2022, dont 0,1% de rattrapage sur 2021) et compte aussi discuter d’une hausse de la valeur du point Agirc-Arrco. En 2023 la valeur de service du point est de 1,3498 euro, sa valeur d’achat est de 17,4316 euros.
La confédération demande aussi la fin du coefficient de solidarité (le bonus/malus). Mis en place en 2019, il incite les salariés qui remplissent déjà les conditions d’une retraite de base à taux plein à retarder leur départ à la retraite (hormis dans certains cas), pour que ne leur soit pas appliqué le coefficient minorant de 10% -et pendant trois ans- la retraite complémentaire.
La moitié des salariés concernés travaillent un an de plus et ce coefficient rapporte zéro centime à l’Agirc-Arrco souligne Michel Beaugas. Cela pénalise donc les salariés et pour rien ! appuie le secrétaire confédéral indiquant que même le patronat ne s’opposerait pas à la suppression de cette minoration.
27 juin 2023
Valérie Forgeront
Journaliste à l’InFO militante