Fonctionnaires : le refus de l’austérité punitive ancrée

21 février 2025

À  en croire le gouvernement, la loi de finances de 2025 (adoptée le 6 février par le Parlement, après un 49.3 à l’Assemblée) est moins sévère avec la fonction publique que ce que prévoyait le projet Barnier. Mais si la suppression de 4 000 postes d’enseignants a certes été annulée, ainsi que l’augmentation du nombre de jours de carence en cas d’arrêt maladie, demeurent les autres dispositions rudes.

Ainsi le gel du point d’indice perdure (les dernières revalorisations datent de 2022 et 2023 et venaient après dix années de gel). Par ailleurs, alors que la grille indiciaire, tassée, provoque une Smicardisation, fulmine FO-Fonction publique, aucune amélioration n’est envisagée. Pour la deuxième année consécutive, la Gipa (garantie individuelle de pouvoir d’achat) perçue en 2023 par près de 200 000 agents ne sera pas versée cette année. Est visée une économie de 800 millions d’euros. La baisse de l’indemnisation des arrêts maladie ordinaires, de 100 % à 90 % – pour une économie de 900 millions d’euros –, est actée aussi et a été défendue par le ministre de la fonction publique Laurent Marcangeli.

L’heure est à la mobilisation

Le 11 février, lors d’un conseil commun de la fonction publique (un prochain CCFP devait avoir lieu le 19 février), toutes les organisations syndicales, dont FO, ont voté contre les deux textes mettant en œuvre la baisse de cette indemnisation. Les fonctionnaires sont à nouveau la variable d’ajustement d’économies drastiques, s’indigne l’union interfédérale FO pour qui l’heure est à la mobilisation.

Alors que le ministre prévoit des rencontres multilatérales avec les syndicats en vue de fixer l’agenda social 2025 de la fonction publique, où il serait a priori question de l’attractivité des carrières, rien n’est proposé pour l’instant sur le sujet, résume le secrétaire général de FO-Fonction publique, Christian Grolier. Sans s’en étonner au vu de la loi de finances 2025, punitive. Pas assez semble-t-il pour le patron du Medef, Patrick Martin, qui début février lançait une charge : Il y a beaucoup trop d’improductifs dans les fonctions publiques. (...) Je ne parle pas des gens qui sont en première ligne et dont on a besoin, des enseignants, des forces de l’ordre, des soignants… Mais derrière il y a toute cette administration qui coûte très cher et qui empoisonne la vie de tout le monde ; là, il y a des économies à faire. Les agents publics apprécieront.

20 février 2025
Valérie FORGERONT
pour l’InFO militante