Ils étaient des milliers de retraités dans les rues le 3 décembre pour une journée nationale de mobilisation à l’appel de huit organisations, dont l’UCR-FO. A Paris, comme ailleurs, les retraités restent fermes sur leurs revendications : quel que soit le prochain gouvernement, elles veulent une revalorisation pour 2025 de toutes les pensions de base.
Depuis octobre, les retraités ne décoléraient pas contre le projet du gouvernement, désormais démissionnaire. Il s’agissait d’abord de différer de six mois la revalorisation des pensions de base pour 2025, puis – tout en conservant ce report – de ne pas appliquer à tous la revalorisation par ailleurs de la moitié du niveau de l’inflation attendue... Le 3 décembre, les retraités ont fait connaître leur humeur. A l’appel de 8 organisations, dont l’UCR FO, 133 rassemblements de protestation ont été organisés sur tout le territoire et souvent des délégations ont été reçues en Préfecture. A Paris, des retraités se sont rassemblés près de la rue de Varenne (aux abords de Matignon) en début d’après-midi et rappelé leurs revendications : les retraités ne veulent pas être sacrifiés sur l’autel de l’austérité budgétaire, ni pour renflouer les caisses de la sécurité sociale. Les pensions des retraités sont le résultat de cotisations versées en fonction des salaires au cours de leur carrière professionnelle et les retraités n’ont pas à être une variable d’ajustement ont rappelé les organisations dont l’union confédérale des retraités FO.
Que s’applique le Code de la Sécu !
Le gouvernement Barnier est tombé le 4 décembre au soir, suite à l’adoption d’une « motion de censure », outil constitutionnel utilisé dans le prolongement de l’engagement par le Premier ministre de la responsabilité de son gouvernement pour l’adoption, par 49.3 du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). L’adoption de la motion de censure induit le rejet de ce PLFSS, dont le texte devient donc caduc. Le projet, qui prévoyait entre autres initialement un report à juillet 2025, au lieu de janvier prochain, de la revalorisation des pensions de base, visait comme objectif initial une économie de 3,6 milliards d’euros pour les comptes sociaux. Pour les Unions de retraités, une telle mesure décidée au nom des économies était inacceptable. Le code de la sécurité sociale est clair : il prévoit la revalorisation de toutes les retraites au 1erJanvier en fonction de la moyenne annuelle de l’inflation. Le gouvernement doit le respecter ! insistait ce 3 décembre Paul Barbier, secrétaire général adjoint de l’UCR-FO.
Revalorisation a minima de 2,2 % en janvier
Ce rendez-vous de janvier pour les revalorisations est d’autant plus important soulignait le militant que le pouvoir d’achat des retraités ne cesse de baisser depuis 2017. Et le décrochage se serait encore aggravé en différant la revalorisation à l’été et encore, en ne l’appliquant pas à tous. En 7 ans, la perte cumulée de pouvoir d’achat des retraités équivaut à la perte de 3 à 5 mois de pension, ont rappelé les retraités lors du rassemblement du 3 décembre. Il faut donc stopper cette tendance et l’inverser. Notre revendication restera ferme. Nous voulons une revalorisation franche, qui permette de faire face à l’inflation a lancé Didier Hotte, pour l’UCR-FO. Les organisations revendiquent ainsi une hausse des pensions de base de 2,2 % au 1er janvier 2025 et pour tous les retraités. Reste au prochain gouvernement à répondre à cette demande des retraités, au risque sinon de nouvelles manifestations.
6 décembre 2024
Ariane DUPRÉ
Journaliste à l’InFO militante