Pensions de base : les retraités mobilisés le 3 décembre contre une mesure injuste

02 décembre 2024

Les retraités confirment plus que jamais l’appel à la mobilisation le 3 décembre. Soit des manifestations et des rassemblements sur le territoire, à l’initiative de huit unions, dont l’UCR-FO.

Celle-ci, le 22 novembre, relevait déjà soixante-quinze actions prévues. Elle se réjouissait aussi des milliers de signatures ― dont 15 000 en ligne ― enregistrées pour la pétition en faveur de la hausse des pensions et pour le pouvoir d’achat. Car les retraités, qui ont entre autres demandé audience au Premier ministre, ne décolèrent pas de l’affront qui leur est fait.

Ce fut d’abord, début octobre, l’annonce par le Premier ministre d’un report de six mois, de janvier à juillet 2025, de l’indexation (à l’inflation) de ces pensions (17 millions de retraités concernés).

Le gouvernement, programmant une réduction sévère des dépenses publiques, entre autres via le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS adopté le 26 novembre par le Sénat, et non voté, faute de temps, en première lecture par l’Assemblée), visait par cette mesure une économie de près de 4 milliards d’euros. Cela s’insérant au plan général d’économies, de 15 milliards d’euros, que le projet gouvernemental prévoit d’infliger à la Sécurité sociale.

Cette piteuse tentative de diviser les retraités

Le report est une mesure injuste, s’insurgeaient alors les unions de retraités, rappelant que depuis janvier 2017, les pensions n’ont augmenté que de 13,6 % pour une inflation de 19,5 %. Fin octobre, face au tollé général, Bercy proposait un geste, soit l’absence de gel des petites pensions. Sans donner sa définition de petites. Puis, alors que l’Assemblée examinait le PLFSS, c’est ― fait inédit ― un député, Laurent Wauquiez, qui a annoncé le 11 novembre, comme si la chose était acquise, que les pensions seraient revalorisées de 0,9 % (soit la moitié de l’inflation, prévue à 1,8 %) pour tous les retraités au 1er janvier. Suivrait au 1er juillet un rattrapage pour les petites retraites (ce qui comprend la pension de base et la complémentaire) en deçà du Smic, 44 % de retraités concernés. Le 12 novembre, le gouvernement confirmait. Les neuf unions ont quant à elles condamné cette piteuse tentative de diviser les retraités. Cette mesure pénaliserait tous les retraités puisqu’elle se traduirait pour tous par une perte de pouvoir d’achat sur les six premiers mois de l’année, perte qui serait prolongée sur toute l’année 2025 et les années suivantes pour plus de 50 % d’entre eux, celles et ceux dont la pension dépasse le Smic. Le 20 novembre au Sénat, un amendement au PLFSS, adopté ― et soutenu par le gouvernement ―, actait cette revalorisation en deux temps (le taux sera fixé par décret) et précisait que celle de juillet, à hauteur de l’inflation à cette date, s’adresserait aux personnes percevant une retraite (base et complémentaire) allant jusqu’à 1 500 euros brut par mois. À cela serait ajouté un rattrapage sur le premier semestre. Selon l’amendement, la mesure sur les pensions amoindrirait de 500 millions d’euros l’économie visée initialement. Ces derniers jours, un scénario de revalorisation en janvier à 0,8 %, et non 0,9 %, alimentait la rumeur. Ce dernier taux semble toutefois avoir été conservé. Ce qui n’est toujours en rien satisfaisant pour les retraités qui, avec l’UCR-FO, le diront haut et fort le 3 décembre.

1er décembre 2024
Valérie FORGERONT
Journaliste à l’InFO militante