Le Bureau fédéral a souhaité donner une nouvelle dynamique à la section nationale des cadres FO, réunie à la Fédération le jeudi 25 avril 2024.
Sur le papier, tout va bien
La demande pour les cadres n'a jamais été aussi forte en France, mais pour cette profession, le compte n'y est pas et les inquiétudes sont nombreuses et variées. Ainsi, plus de 40 % des cadres travaillent plus de 45h/semaine et environ 20 % plus de 49 heures. Un cadre sur deux travaille fréquemment durant ces jours de repos.
Pour FO, les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes sont prégnants dans la fonction publique territoriale. Le décret (index de l'égalité professionnelle, qui vise à supprimer les écarts salariaux entre les femmes et les hommes) serait en cours de parution.
FO regrette que les pénalités versées par les mauvais employeurs doivent abonder le budget de l'État, au lieu d'être fléchées vers des actions en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes de la fonction publique territoriale.
D'après une étude, les agents de catégorie A+ qui occupent des fonctions d'encadrement sont plus nombreux que la moyenne à citer l'épuisement professionnel comme première préoccupation.
Le positionnement du cadre public est une problématique importante
Celui-ci cherchant sa place, entre autonomie et contrainte, statut et métier, affirmation et effacement, expertise et management. Contrai-rement aux salariés de droit privé, les cadres territoriaux ne sont pas soumis au code du travail (sauf pour la partie hygiène et sécurité).
La mise en place de la loi de transformation de la fonction publique, la baisse des finances locales, les effets de la crise sanitaire, ont bouleversé l'organisation des services et impacté le service rendu à la population.
Pour FO, l'augmentation de la charge de travail et l'objectif de performance poussent de plus en plus de cadres territoriaux à s'interroger sur leur propre utilité. Les cadres sont particulièrement touchés par le stress, la souffrance au travail, le harcèlement, la violence ou la manipulation mentale.
Ce qui distingue la fonction publique territoriale de celle d'État et de l'hospitalière, dans son organisation et son fonctionnement, est le principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales qui donne toute sa place à l'employeur public territorial.
Pour FO, les cadres ont le sentiment que l'ancien modèle reposant sur un État et un service public fort, est en train d'être remis en cause. Les contraintes budgétaires sont venues réduire les moyens au moment d'une demande accrue de service public créant des tensions entre des contraintes plus fortes et les attentes accrues des usagers... Les cadres sont pris entre le marteau et l'enclume !
La section cadres FO est plus que jamais mobilisée pour faire entendre sa voix et porter leurs justes revendications.
La Tribune n° 400
Septembre 2024