Réponse du ministère de l’Intérieur et des outre-mer : La défense extérieure contre l’incendie (DECI) a pour objet d’assurer, en fonction des besoins résultant des risques à prendre en compte, l’alimentation en eau des moyens des services d’incendie et de secours. Elle est placée sous l’autorité du maire ou du président de l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI) chargé d’un pouvoir de police administrative spéciale.
La loi n° 2011-525 du 17 mai 2011 et son décret d’application n° 2015-235 du 27 février 2015, dont les dispositions figurent au code général des collectivités territoriales (CGCT), ont profondément réformé les normes applicables en matière de DECI.
Antérieurement fixées par voie de circulaire, notamment la circulaire n° 465 du 10 décembre 1951, elles imposaient des règles uniformes pour l’ensemble du territoire. S’agissant plus particulièrement des points d’eau incendie (PEI), l’article L.2225-3 du CGCT dispose que : « Les communes sont chargées du service public de défense extérieure contre l’incendie et sont compétentes à ce titre pour la création, l’aménagement et la gestion des points d’eau nécessaires à l’alimentation en eau des moyens des services d’incendie et de secours. Elles peuvent également intervenir en amont de ces points d’eau pour garantir leur approvisionnement. », cette compétence pouvant être transférée à un groupement de collectivités territoriales.
Pour ce qui concerne le contrôle technique des PEI, l’article R.2225-9 du CGCT prévoit que : « Ces contrôles techniques ont pour objet d’évaluer les capacités des points d’eau incendie. Ils sont effectués au titre de la police spéciale de la défense extérieure contre l’incendie sous l’autorité du maire ou du président de l’établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre lorsqu’il est compétent. Les modalités d’exécution et la périodicité de ces contrôles techniques sont définies dans le règlement départemental […]. »
La périodicité des contrôles fixée dans le règlement départemental peut varier en fonction des caractéristiques techniques des différentes catégories de point d’eau incendie ou des réseaux auxquels ils peuvent être connectés. Il appartient donc à l’autorité administrative compétente au titre de la police spéciale de la DECI d’organiser ces contrôles techniques des PEI dits publics.
Concrètement, ces contrôles portent sur :
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le débit et la pression des PEI alimentés par des réseaux d’eau sous pression, dit « contrôle débit/pression » ;
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la présence d’eau aux PEI alimentés par des réseaux d’eau sous pression, dit « contrôle fonctionnel » ; ce contrôle est plus simple à réaliser que le contrôle débit / pression et permet la manœuvre des robinets et vannes ;
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le volume et l’aménagement des réserves d’eau naturelles ou artificielles ;
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l’état technique général et le fonctionnement des appareils et des aménagements ;
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l’accès et les abords ;
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la signalisation et la numérotation.
Ces contrôles techniques peuvent être effectués en régie ou confiés à une autre personne publique, par exemple la structure intercommunale, quand bien même la police spéciale demeurerait de la compétence du maire, notamment dans le cadre d’une mutualisation des PEI relevant de plusieurs communes, ou encore être confiés à des acteurs privés dans le cadre de marchés publics.
Il n’existe pas de procédure d’agrément des acteurs publics ou privés susceptibles de procéder à ces contrôles. Leur réalisation ne relève pas d’une technicité complexe, sans préjudice des mesures élémentaires de préservation à observer afin que ces contrôles n’affectent pas l’intégrité des réseaux d’eau potable ou la qualité de l’eau.
En revanche, il n’apparaît pas opportun de confier la tenue de ces contrôles techniques aux services d’incendie et de secours (SIS) qui sont déjà chargés des reconnaissances opérationnelles, initiales et périodiques, des PEI (publics et privés) avec pour objectif de s’assurer qu’ils demeurent utilisables pour l’alimentation des moyens de lutte contre les incendies.
Les SIS demeurent à la disposition des collectivités territoriales, dans un rôle de conseil, pour aider et appuyer celles-ci dans la définition de ces procédures de contrôle technique des points d’eau incendie, notamment pour expliciter les dispositions relatives aux PEI et à leur contrôle figurant dans le règlement départemental de DECI (RDDECI).
RÉFÉRENCES
24 juillet 2024
Léna Jabre
pour La Gazette des Communes