Le 22 mars, la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) a publié une note cadrant l’expérimentation de la semaine en quatre jours dans l’administration, à la demande du Premier ministre Gabriel Attal. FO, dénonce un passage en force de l’exécutif qui va coûter cher aux agents. Dans les services qui choisiront cette formule, la réduction du télétravail et des jours de RTT sont en effet préconisés par la DGAFP.
Après le discours de politique générale du premier Ministre Gabriel Attal le 30 janvier, appelant l’ensemble des ministères à expérimenter la semaine en quatre jours dès cette année, la DGAFP a diffusé le 22 mars une note de cadrage sur cette expérimentation. La direction générale de l’administration et de la Fonction publique confirme que ce test pourra être mis en place au plus tard, en septembre 2024 dans les ministères et les services déconcentrés de l’État (ne sont pas concernés les enseignants). Ce passage en force de l’exécutif irrite les syndicats, qui n’ont pas été consultés. Nous ne voulons de cette norme imposée par l’État. Nous sommes opposés à la semaine en quatre jours, qui va désorganiser l’équilibre entre la vie professionnelle et privée. Travailler non plus 7 heures, mais 9 heures par jour pose de sérieux problèmes d’organisation du travail, mais aussi de garde d’enfants. Encore une fois, ce sont les salariés qui vont en payer la note ! fustige Frédéric Souillot, secrétaire général de FO. De plus, concernant le secteur privé, si l’on touche à l’organisation du travail, ce n’est pas à l’État de le décider. Le sujet doit être discuté par les syndicats et les organisations patronales par branches professionnelles.
Perte de télétravail et de RTT
La semaine en quatre jours agace aussi Christian Grolier, secrétaire général de la FGF FO et de l’union interfédérale FO-Fonction publique, qui dénonce l’absence de tout dialogue social à ce sujet avec le ministre de la Fonction publique. Sans réduction du temps de travail, nous n’y sommes pas favorables. Faire 35 heures en quatre jours au lieu de cinq revient uniquement à intensifier les journées de travail critique-t-il. Gabriel Attal a réaffirmé sur TF1 le 27 mars qu’il n’entendait pas diminuer le temps de travail dans le cadre d’une semaine effectuée en quatre jours. La note de la DGAFP est claire à ce sujet : le temps de travail annuel de travail (1 607 heures) des agents restera identique. Et il n’y aura pas de moyens supplémentaires. L’expérimentation se fera à effectifs constants dans les services volontaires. Surtout, les agents pourraient y perdre. Pour maintenir une présence physique, les services du ministère recommandent de diminuer le nombre de jours de télétravail, de trois à deux jours par semaine. Les 20 jours de RTT des agents pourraient aussi passer à la trappe : l’expérimentation permettra de mesurer en quoi le maintien d’un forfait de jours RTT [ ] est conciliable ou non avec la semaine en 4 jours. Outre la suspension de RTT, d’autres dispositions peuvent être envisagées telle que la réduction du nombre de jours de RTT écrit la DGAFP. Sous couvert de qualité de vie au travail, les agents pourraient donc perdre certains acquis.
10 avril 2024
Ariane Dupré
Journaliste à l’InFO militante